Au début, ils se trouvent dans toutes les pièces de la maison. Ils posent leurs empreintes sur les murs, mêlent l’odeur de leurs peaux sur la table et dans le canapé, continuent les caresses sous la douche et sous les draps. Leurs bouches et leurs sexes, assemblés, s’imposent aux lieux, des plus classiques au plus insolites. 

Puis, le temps passe. Ils glissent sur des legos, soupirent quand la porte s’ouvre sur une petite tête ébouriffée qui n’arrive pas à dormir. Des piles de livres s’accumulent autour du lit, des vêtements traînent. La nuit comme le jour, ils hésitent à se frôler et à jouir. 

Leur chambre, dernier rempart, s’écroule sous ce qu’il faut consoler ou repasser. 

La sexualité a besoin d’un lieu pour vivre. Une chambre, un boudoir, un appartement consacré, une cabane, un sous-sol. Peu importe la forme, l’endroit, la taille, pourvu qu’il soit à l’abri des enfants et du monde. Un lieu agréable propice à éveiller le désir et cultiver le plaisir. 

Parfois, il faudra repeindre les murs, dépoussiérer, enlever ce qui encombre et alourdit. Ajouter ce qui plait, ce qui attise le feu sur les joues et dans le ventre, ce qui permet de se rejoindre, de se regarder, de se toucher. Quelques coussins, un peu de lumière, un peu de pénombre, un mélange de tissus, de couleurs et d’accessoires, selon les goûts et les envies. Un lieu qu’ils pourraient nommer, une chambre à eux. 

Posted in

Laisser un commentaire