Aujourd’hui juin et ses peaux luisantes, ses fleurs qui débordent de parfum entêtant, ses soirées qui s’étirent jusqu’après la lune.
Aujourd’hui juin et ailleurs des forêts brûlent, des rivières meurent, des villes sous les bombes sont détruites, ailleurs l’odeur de la poussière et du sang.
La sueur est froide dans le dos ; la peau absorbe le soleil, dessous la chaleur brûle.
Le monde tousse et craque ; la pensée trébuche sur quoi faire. A sauver les bêtes, les arbres, les enfants, tout le vivant en détresse, un vertige me prend, amplifie le désespoir.
Je me couche et ferme les yeux, le coeur écrasé.
Soudain, quelque chose chatouille mes orteils. C’est le chat que j’ai oublié et qui se frotte ; il a faim.
Qu’est-ce que je peux face à l’ombre du monde, sinon revenir à la mienne, à ce que j’ai tordu, abandonné, détruit ? Qu’est-ce que je peux, sinon m’occuper de ce qui est à portée de mes bras, de mes pieds, de ma pensée ? Qu’est-ce que je peux, sinon soigner ce qui peut l’être, aidé ce qui demande à l’être ? Qu’est-ce que je peux sinon continuer d’apprendre à aimer mieux ?
Ici est ailleurs.
J’ouvre les yeux et me redresse.
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